Mostrando entradas con la etiqueta Eugenio. Mostrar todas las entradas
Mostrando entradas con la etiqueta Eugenio. Mostrar todas las entradas

domingo, 17 de diciembre de 2023

Lexique roman, dictionnaire, langue des troubadours, comparée, A (+ Index)

Lexique roman, ou dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l' Europe latine.


A.


A, s. m., voyelle, première lettre de l' alphabet, a.

Car la prima lettra d'amor 

Apellon A.

P. Milon: En amor trob.

Car ils appellent A la première lettre d' amour.

Fenisson en A estreig.

Gramm. provenç.

Finissent en A bref.

Loc. Pos no sabes A ni B,

Com mostraras autres ni me?

Trad. d'un Évang. apocr.

Puisque tu ne sais a ni b, comment enseigneras-tu les autres et moi?

Anc. Fr. Mais en latin le bon abbé

N' y entendoit ni a ni b.

Du Bellay, p. 471.

A, troisième personne du verbe AVER, au présent du singulier de l' indicatif, voyez AVER.

A, préposition, vient d' AD ou d' AB et A latins, et quelquefois d' AB roman.

D' AD latin:

S'a lieis non platz que m man A se venir.

Berenger de Palasol: De la gensor.

S'il ne lui plaît qu'elle me mande venir à elle.

D' AB, d' A latins:

A mainz homes aug amor acusar.

Aimeri de Péguilain: Totz hom.

Par plusieurs hommes j' entends accuser l' amour.

D' AB roman; voyez AB.

Coms, A honor non podetz mais jorn viure.

Montant Sartre: Coms de Tolsan.

Comte, vous ne pouvez désormais vivre avec honneur.

A, préposition romane, est resté dans la contraction qui a formé les articles AL, ALS, AS.

Quelquefois il reçoit, par euphonie, le D ou le Z devant les mots qui commencent par une voyelle.

Atressi cum la candela

Que si meteyssa destrui,

Per far clardat AD autrui.

P. Raimond de Toulouse: Atressi cum.

Ainsi que la chandelle qui se détruit elle-même, pour faire clarté à autrui.

Que mantas vez lo jorn non posc tener

C' AZ una part non an totz sols plorar.

Folquet de Marseille: Meravil me.

Que plusieurs fois le jour je ne puis tenir que je n' aille tout seul pleurer à un coin.

Cette préposition indique ou caractérise plus ou moins expressément divers rapports, tels que:

1. Direction, tendance, but, fin.

Mand e tramet salut A vos.

Arnaud de Marueil: Dona genser.

Envoie et transmet salut à vous.

Hueimais es Antecritz.

AL dan del mon issitz.

G. Faidit: Era nos sia.

Désormais l' Antecrist est sorti pour le dommage du monde.


2. Relation.

E pueis montest de rossin A destrier,

No fesetz colp d' espaza ni de lansa.

T. d' Albert Marquis et de Rambaud de Vaqueiras: Ara m digatz.

Et depuis que vous vous élevâtes du roussin au destrier, vous ne fîtes coup d' épée ni de lance.

A tals vassals, tal senhor. Aimeri de Péguilain: Li fol.

à tels vassaux, tels seigneurs.

3. Personnalité, appartenance.

Poiria nos A amdos enuiar,

A me del dire, A vos del escotar.

Rambaud de Vaqueiras: Senher marques.

Il pourrait nous ennuyer à tous deux, à moi du dire, à vous de l' écouter.

Bertrans, la filha AL pros comte Raimon

Degra vezer qu' il gensa tot lo mon.

Guillaume de Saint-Didier: Aissi cum es.

Bertrand, la fille au preux comte Raimond devrait voir qu' elle charme tout le monde.

Que vol la terr' A mos enfans.

Bertrand de Born: Ges de far.

Qu' il veut la terre de mes enfants.

4. Attribution, indication.

Baptejavan AL nom de Yeshu Xrist. La nobla leyczon.

Ils baptisaient au nom de Jésus-Christ.

Ad honor del cors sanct faria una capella.

V. de S. Honorat.

Ferait une chapelle en l' honneur du corps saint.

A las obras pareis.

Bertrand de Born: Nostre senher.

Aux œuvres il paraît.


5. Espèce, qualité.

Qu' era forniers que escaudava lo forn A coser lo pan.

V. de Bernard de Ventadour.

Qui était fournier qui échauffait le four à cuire le pain.

6. Manière, état.

A genolhos sopleyan humilmen.

P. Raimond de Toulouse: Si cum seluy.

Suppliant humblement à genoux.

Anar A pe, A ley de croy joglar.

Tenson d' Albert Marquis et de Rambaud de Vaqueiras: Ara m digatz.

Aller à pied, à la manière de vil jongleur.

7. Destination.

Era mercadiers que tenia draps A vendre.

V. d' Aimeri de Peguilain.

Il était marchand qui tenait draps à vendre.

Favas A desgranar.

Marcoat: Mentre.

Fèves à écosser.

8. Moyen, cause, effet.

Ades pueg A plena vela.

Rambaud d' Orange: Una chansoneta.

A présent je monte à pleine voile.

Vengron sas donzelas AL crit, e demanderon:

Qu'es aisso?

V. de Pierre Vidal.

Ses demoiselles vinrent au cri, et demandèrent; Qu'est-ce?

Pero us d' els mi veira A son dan.

Blacasset: Gerra mi play.

Pour cela un d' eux me verra à son dommage.

9. Temps, époque, circonstance de temps.

A quascun jorn de l' an...

Com par neus A Nadal.

B. de Ventadour: Lo gens temps.

à chaque jour de l' an... comme paraît neige à Noël.

Ges AL premier an no val gaire,

Mas AL ters torna de bon aire.

Deudes de Prades. Auz. cass.

à la première année, il ne vaut guère, mais, à la troisième, il devient de bonne qualité.

AL premier lans pert ieu mon esparvier.

Bertrand de Born: Ieu m' escondisc.

Au premier jet je perds mon épervier.

10. Localité, circonstance de lieu.

Vendre tot quant avion A Berniz. Titre de 1168.

Vendre tout ce qu'ils avaient à Bernis.

A la fontana del vergier...

A l' ombra d'un fust domesgier

Trobei sola.

Marcabrus: A la fontana.

Je la trouvai seule à la fontaine du verger, à l' ombre d'un arbre domestique.

A doas leguas lonhet d' aqui.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.

Il s' éloigna de là à deux lieues.

Nos encontrem, AL pas de Belestar,

XII lairos.

Rambaud de Vaqueiras: Honratz marques.

Nous rencontrâmes, au passage de Belestar, douze voleurs.

11. Ordre, rang.

Un A un los avia pres. Roman de Jaufre, fol. 23.

Il les avait pris un à un.


Pilatz s' aset e sa cadeira, (cadiera, cadira, cátedra: silla)

E li autre AD una tyeyra.

Trad. de l' Évangile de Nicodème.

Pilate s' assit en sa chaire, et les autres à une même file.

Qu'el met' AL latz sanh Johan.

Bertrand de Born: Mon chant.

Qu' il le mette au côté de saint Jean.

12. Mesure, poids, quantité, valeur, capacité.

Richartz mettra A mueis e A sestiers

Aur et argent.

Bertrand de Born: Miez sirventes.

Richard fournira à muids et à setiers l'or et l' argent.

E metrai hi blasmes e deshonors

E tracions A miliers e A cens.

P. Cardinal: Un sirventes.

Et j' y mettrai les blâmes et les déshonneurs et les trahisons à milliers et à cents.

Faita d'un nov talh presan,

A compas et A guaran.

Gaubert Moine de Puicibot: Uns joys.

Faite d'une nouvelle taille distinguée, à compas et à proportion.

E fara m canuzir A flocs.

G. Adhemar: Ben fora.

Et me fera blanchir à flocons.

A, préposition romane, se traduit ordinairement par A dans les langues

de l' Europe latine, mais il a quelquefois le sens exact ou approximatif d' autres prépositions, dont les principales sont:

1. Après.

E mot A mot no li contatz.

Roman de Jaufre, fol. 24.

Et ne lui racontez mot à mot.

Anc. Fr. Que je conte un à un les astres radieux...

Les desrompt pièce à pièce.

Desportes, premières œuvres, fol. 108 et 223.

CAT. Torsetz los li un á un tots. Trad. catalane dels auz. cass.

ESP. Enna corte poc á poco te faras connoscer.

(N. E. En la corte poco a poco te harás conocer; darás a.)

Poema de Alexandro, cop. 369.

PORT. Tirando peca á peca...

a poucos dios morreo.

Barros, Decad. I, l. III, cap. 9; l. I, cap. II (o 11).

IT. a morte al ciel s' annidi.

Buonarotti, Rime, 29.


2. Avec, voyez AB.

De totas parts y venon A gran joya.

Rambaud de Vaqueiras: Truan mala.

De toutes parts y viennent avec grande joie.

Fas A la gent un covinent novelh.

P. Cardinal: Tos temps azir.

Je fais avec la gent un traité nouveau. (convenientia)

ANC. FR. à plours et à larmes leur conta la grant doleur... Le lia fortement à un arbre à quatre fors hars torses... Et se conseilla Kalles à sa gent... Et s'en retournèrent à grans proies et à grant gaing.

Rec. des hist. de Fr., t. V, p. 269, 302, 297; et III, p. 275.

Il les tenroient à bonne foi.

Ville-Hardouin (Villehardouin), p. 12.

Le col li prit à ses deus meins.

Marie de France, t. 1, p. 322.

Vilains et de mauvès afere

Ne pot à els nul marchié fere.

Fabl. Et cont. anc. t. IV, p. 2.

CAT. Convinença que... havra feta á mercaders o á sos mariners. Consolat de la mar, cap. 209.

ESP. Recebidas las duenas á una grant ondranza...

á tant grant ondra ellas á Valencia entraban...

En buenos cavallos á petrales é á cascabeles

E á cuberturas de cendales.

Poema del Cid, v. 1586, 1617, 1516, 1517.

PORT. Estou a mil nós atado.

A. Ferreira, Bristo, act. I, sc. I.

Pedindo a altas voces a Deos misericordia.

Lucena, V. de P. Fr. Xavier, liv. X, cap. 2.

IT. a fidanza richiederò... a gran fatica si, levò di terra.

Boccaccio, Decameron, III, 2; et IX, 9.

E comandò che l' amassero a fede.

Dante, Parad., II.

Voyez la Grammaire comparée des langues de l' Europe latine, p. 319.


3. Auprès de.

E platz mi be lai en estiu

Que m sojorn A font o A riu.

Le moine de Montaudon: Mout me platz.

Et il me plaît bien là en été que je me repose auprès de fontaine ou auprès de ruisseau.

ANC. Fr. Après que Themistocles, dechassé premierement d' Athenes et depuis de toute la Grece, fut retiré au roi des Perses.

Macault, Trad. des apopht. fol. 294.

CAT. Encara al flum non era... al flum Granico combatut avem.

Trad. catal. de Quinte-Curce, lib. 4.

ESP. Sedien á los sos pies.

V. de S. Millán, cop. 261.

PORT. … E quanto mais á fonte

Se chega, tanto mais verde parece.

A. Ferreira, Egloga I.

IT. Messer Lancialotto combattea un giorno a una fontana con un cavaliere. Cento novelle antiche, nov. 42.


4. Comme, en qualité de.

Si volon Frances ni Picartz

A senhors ni A drogomans.

P. Cardinal: Per folhs.

S' ils veulent Français et Picards en qualité de seigneurs et comme interprètes.

Ieu lo jutge per dreg A traydor.

T. de Gui d' Uizel et de M. de Ventadour; Gui d' Uiselh.

Je le juge justement comme traître.

ANC. FR. Deus t'a enuint à prince et a rei.

Anc. trad. des livres des Rois, fol. II (o 11).

à segnur lo volrunt aveir.

Marie de France, t. II, p. 123.

Là fu li enfes enoinz e coroné à roi par la main de l' apostoile Adrien.

Rec. des hist. de Fr., t. VI, p. 129.

à fol et à mauvés s' encuse

Qui ceste requeste refuse.

Nouv. Rec. de Fabl. et cont. anc., t. II, p. 188.

CAT. Lo que havem pres e prenem á molta e singular complascencia.

Capmany, Collect. diplom. t. 1, p. 305.

Y á burla no os tingau.

Vic. Garcia, Quintillas, p. 63.

ESP. No lo tenga á mal. Poema del Cid, v. 985.

PORT. O teve a máo Sinal. Moraes, Palmeirim, l. 1.

IT. Ella si governava a republica. Novelle inedite, p. 131.

Quelli che riceve a figliuoli. Guittone d' Arezzo, Lett. 3.

5. Contre.

Estiers no m puesc A sas armas defendre.

Richard de Barbezieux: Be volria.

Autrement je ne puis me défendre contre ses armes.

ANC. FR. à renart de rien ne tenciez.

Roman du Renart, p. 256.

CAT. E 'l falco gran batayla rendon

á selhs qui lurs auzelos prendon.

Trad. catal. dels auz. Cass.

(N. E. Daude de Pradas, Deudes de Prades, dels auzels cassador. 

Quien compare la lengua de Daude con la traducción catalana verá que el catalán era la misma lengua, la plana lengua romana, romance, occitano, provenzal, etc. https://choixpoesies.blogspot.com/2023/10/deudes-daude-prades-pradas.html )


ESP. Este lidiare á tod' el mas ardido.

Poema del Cid, v. 3372.

á Dios non se defienden nin carceres nin cuebas.

(N. E. A Dios no se defienden ni en cárceles ni en cuevas.)

Vida de S. Domingo de Silos, cop. 713.

PORT. He ter o sprito armado á má fortuna.

A. Ferreira, Castro, acto V, sc. 1.

IT. Che l' apressar' a terra

A nave è mortal guerra...

Che mal non fieri a scoglio.

Barberini, Docum. D' amore, p. 263 et 270.


6. DE.

Filla 's AL rei qui a grant poestat.

Poëme sur Boece.

Elle est fille du roi qui a grande puissance.

Qu' A sa vida be non cantet.

P. d' Auvergne: Chantarai.

Qui de sa vie ne chanta bien.

ANC. FR. Sez-tu que soies fille à roi?

Fabl. et cont. anc., t. IV; p. 155. 

Congié prist à son manage.

Roman du Renart, t. II, p. 44.

à une voiz tuz s' escrioient.

Marie de France, t. II, p. 458.

CAT. Si algun mariner fugirà á nau o á leny, pus que aura rebut son loguer. Consolat de la mar, cap. 228.

Esp. Besan las manos al rey don Alfonso. Poema del Cid, v. 3469.

PORT. Dom João beijou a mão a el rey.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. Per servo star' a così gran signore.

Barberini, Docum. d' amore, p. 101.


7. Devant, en présence de.

Cantatz ma canson voluntiers

A la reyna dels Normans.

B. de Ventadour: Pel dols chant.

Chantez ma chanson volontiers devant la reine des Normands.

Coma la pols futz AL ven.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 170.

Comme la poussière fuit devant le vent.

E qui 'l papa pogues citar

A maior de se, fora gen.

Folquet de Lunel: Al bon rey.

Et qui pourrait citer le pape devant plus grand que lui, ce serait beau.

Car A mos heylls veg veramen (N. E. nueva versión de uelhs; ojos)

Te per cui aurem salvamen.

Trad. de l' Évangile de Nicodème.

Car devant mes yeux je vois vraiment toi par qui nous aurons salut.

ANC. FR. à lui s' encline la cort tote.

Roman du Renart, t. I, p. 338.

CAT. C' apres meta 'l hom al solell.

Trad. catal. dels auz. cass.

ESP. Buelven coma hoja al viento.

(N. E. Vuelven como hoja al viento.)

P. Torrellas, Canc. gen.

PORT. Isto se obrava aos olhos do governador.

J. F. de ANDRADA, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. E poi a miei occhi veggenti

Sputò fuor dell' elmetto quattro denti.

Burchiello, part. I, son. 129.

Stava in una grotta al sole. Cento novelle antiche, nov. 63.


8, DANS, EN.

E platz mi A ric hom franqueza.

Le Moine de Montaudon: Mout me platz.

Et la franchise me plaît en un homme puissant.

Qu' A Bezers fesetz faire

Mout estranh mazel.

G. Figueiras: Sirventes.

Que dans Béziers fîtes faire très étrange carnage.

Que chantarai A despieg de trachors.

P. Cardinal: Un sirventes.

Que je chanterai en dépit des traîtres.

ANC. FR. Mès il meisme les va querre 

à plain et à bois.

Roman du Renart, t. I, p. 335.

CAT. Entant al mon ha durat est engan...

E port' al cor sens fum continu foch.

Ausias March: Lo tot es; Alt et amor.

(N. E. Raynouard cita a Ausias como lengua catalana; no sé si conocería a Bonifacio Ferrer, a Isabel de Villena, etc.)

Esp. Todos esa noch (noche) fueron á sus posadas.

Poema del Cid, v. 2192.

PORT. E o peito le passou de banda a banda.

Camoens, Oitav, VII, 68.

IT. E tutto ciò è nulla anco a paraggio.

Guittone d' Arezzo, Lett. 10.

I pesci notar vedean per lo lago a grandissime schiere:

Boccaccio, Decameron, VII, 3.

En li suoi vietò terrena grandezza e la biasma a tutti.

Guittone d' Arezzo, Lett. 1.


9. Envers, a l' égard de.

Qu' A totas sui bos e francx e privatz.

Pons de Capdueil: Tant m'a donat.

Qu' envers toutes je suis bon et franc et apprivoisé.

Qu' A son senhor fassa en re fallimen.

G. de Montagnagout: Per lo mon.

Qu' envers son seigneur il ne fasse faute en rien.

Lo coms d' Anjou es ses merce

ALS Proensals.

Paulet de Marseille: L'autr'ier.

Le comte d' Anjou est sans merci à l' égard des Provençaux.

Mos chantars es enueg ALS enoios,

Et ALS plazens plazers.

P. Cardinal: Ricx hom.

Mon chanter est ennui à l' égard des ennuyeux, et joie à l' égard des joyeux.

ANC. FR. Sages soies et acointables...

Et as grans gens et as menues.

Roman de la Rose, v. 2109.

CAT. De que son tengutz los mercaders als senyors de las naus.

Consolat de la mar, cap. 238.

(N. E. El catalán mantendrá el plural en AS incluso después de Pompeyo Fabra. Ahora se usa el plural en ES, como ya hacía la lengua valenciana siglos antes.) 

ESP. Falso á todos è mas al criador.

Poema del Cid, v. 3399.

PORT. Facendo do merecimamento dos homens estimação tam justa que nem á conveniencia, nem ao estado ficava devedor.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. Ad ogni mancanza pieno ristoramento...

a quelli Dio s' ira forte che peccando

non li fragella.

Guittone d' Arezzo, Lett. 3.


10. Lors de, au moment de.

Quar hom conoys los amics fenhedors

E los verays A las coytas maiors.

Lanfranc Cigala: Si mos chans.

Car on connaît les amis feints et les véritables lors des malheurs plus grands.

Seran complit VII ans AL prim erbatge.

Cadenet: Ab leyal.

Sept ans seront accomplis lors de la première herbe.

ANC. FR. Au departir fu li dels granz.

Roman du Renart, t. II, p. 44.

CAT. Ell al entrar porta molt gran dolsor.

Ausias March: Molt me par. 

Al ser donaretz l' á menjar de carn.

Trad. catal. dels auz. cass.

ESP. á la salida de Valencia mis fijas vos di yo... 

Al exir de Salon mucho ovo buenas aves.

Poema del Cid, v. 3273 et 867.

PORT. Ao romper das lanças foi tamanho estrondo que parecia que todo Londres se arruinava. Moraes, Palmeirim, part. II, l. 46.

IT. Ad ogni passo di lana filata, che al fuso avvolgeva, mille sospiri... gittava. Boccaccio, Decameron, IV, 7. 

Tu mi darai mille livre al primo piatto que tu vincerai.

Cento novelle antiche, nov. 53.


11. PAR.

Qu' adoncs n' aug tan A quascun de ben dir.

B. de Ventadour: Quan la fuelha.

Qu' à présent j' en ouïs dire tant de bien par chacun.

Et A manh nesci, ab fol parlar,

Ai ja vist trop ben son pro far.

G. Adhemar: Ieu ai ja vist.

Et par maint ignorant, avec un fol parler, j'ai déjà vu très bien faire son profit.

Aras vei possezir

A clercx la senhoria.

P. Cardinal: Li clerc si fan.

Maintenant je vois posséder par les clercs la domination.

Pren l' ALS cabelhs.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.

(N. E. Si Ramon Vidal, de Besalú, catalán, escribía en catalán; 

¿cómo se traduciría “pren l' als cabelhs” al occitano? Pregunten en alguna escuela de infantil de Cataluña, por ejemplo, en Vielha.)

Il le prend par les cheveux.

ANC. FR. Si faz-je, à la foi que je doi:

A-je corone? Oïl, par foi.

Roman du Renart, t. I, p. 125.

Toutes leurs choses prenoit et ravissoit à force et sanz raizon.

Rec. des hist. de Fr. t. III, p. 261.

Qui à force l' en ad menée.

Marie de France, t. II, p. 72.

CAT. No seria ni fora perduda als dits mercaders, ans al dit senyor de la nau. Consolat de la mar, cap. 44.

ESP. Que no puede ser tomada 

á fuerza mi fortaleza

Ni á traycion.

Gómez Manrrique, Canc. gen.

PORT. Dito foi a um grande sabio: Casa cum igual.

A. Ferreira, Bristo, act. I, sc. 3.

IT. Le cautele provate

a voi che navigate.

Barberini, Docum. d' amore, p. 256.

C'est surtout après quelques verbes, tels que laissar, far, etc.

Qu'eu no us fassa lauzar A tota gent.

La dame Castelloze: Amic s' ie us.

Que je ne vous fasse louer par toute gent.

E s'en laisset ALS sieus trahir e vendre.

Bernard d' Auriac: Be volria.

Et s'en laissa trahir et vendre par les siens.

ANC. FR. Fere vos feré grant homage

As chevaliers de mon parage.

Roman du Renart, t. II, p. 196.

CAT. E jaquiran possehir als asseguradors las quantitats.

Capmany, Collect. diplom. t. I, p. 387.

ESP. á los Judios te dexeste prender.

(N. E. Por los judíos te dejaste prender.)

Poema del Cid, v. 348.

PORT. Nem dar a entendre ao mundo que fazia tanto caso de la guerra.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 1.

IT. Se non mi fa cridare merce a cento baroni ed a cento cavalieri ed a cento dame e a cento donzelle...

S' era lassato ingannare a uno alchimista.

Cento novelle ant., nov. 61 et 74.


12. Pendant, Durant.

Que us am A tota ma vida.

G. Figueiras : L'autr'ier.

Que je vous aime pendant toute ma vie.

No 'ls poiria mostrar A totz mos jorns vivenz.

Pierre de Corbiac: El nom de.

Je ne les pourrais montrer pendant tous mes jours vivants.

ANC. FR. Avez-vous intention de me demourer à année devant mon chastel? Roman de Perceforest, t. IV, fol. 26.

CAT. Totz regimens son mesuratz; mas alcuns son annuals, altres á vida. 

Trad. de Gilles de Rome, Reg. del princ.

ESP. Floreció el arcipreste á la mitad del siglo XIV.

Sánchez, Colec. de poes. castel. not. t. 1, p. 102.

PORT. Ao mesmo tempo assaltarão os baluartes.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 2.

IT. Ad ogni stagione

Sono in sua compagnia.

Jacopone da Todi, Od. III, 3.

No li porria mostrare a tutti miei giorni viventi.

Galvani, Trad. de P. de Corbiac. 


13. Pour, afin de, a l' effet de.

Que re non val A amor

Hom que joglars sia.

P. Bremon Ricas Novas: Lo bel.

Que ne vaut rien pour l' amour homme qui soit jongleur.

A vos aurai amor coral.

Arnaud de Marueil: Totas bonas.

J' aurai pour vous amour de coeur.

Mos sens es clars

ALS bons entendedors;

Trop es escurs

A selh que no sap gaire.

Gavaudan le Vieux: Leu no sui.

Mon sens est clair pour les bons entendeurs; il est très obscur pour celui qui ne sait guère.

Et AL beure rescondo s dins maizo

Et AL manjar no queron companho...

A que far doncs van emblan ni tolen?

P. Cardinal: Ricx hom.

Et afin de boire se cachent dans la maison, et pour manger ne cherchent compagnon. Pourquoi faire donc vont-ils volant et enlevant?

ANC. FR. Ainsi que s' ils estoient nés seulement à boire et a manger.

Œuvres d' Alain Chartier, p. 316.

CAT. Deu ha dos mons á tot hom establit.

Ausias March: O quant es.

ESP. á mi, que ver te desseo,

Mil annos se haze un dia.

Rodrigo de Ávalos, Canc. gen.

PORT. Como s' á terra só fossem creadas.

A. Ferreira, Cart. II, 2.

IT. Se ad esti vani, vili e picciuli beni....

avesse criati noi.... a viver bene e beato,

neente manca loco o' è vertù.

Guittone D' Arezzo, Lett. I et 3.


14. Selon, d' après, conformément a.

Et estai gen A luecx et A sazos.

Giraud le Roux: Ara sabrai.

Et il est bien selon les lieux et selon les temps.

Que talan ai que defenda

Las donas A mon poder.

T. de Bernard et de Gaucelm: Gaucelm no us. 

Que j'ai volonté que je défende les dames selon mon pouvoir.

ANC. FR. Qui à ses besoins la servoit.

Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. t. II, p. 315.

CAT. Que la pogues vendre e fer á sa voluntat.

Consolat de la mar, cap. 211.

ESP. Aqui lo meiorare á juuicio de la cort.

Poema del Cid, v. 3271.

A cantar el Te Deum Laudamus á poder.

V. de S. Domingo de Silos, cop. 566.

PORT. Negocio, ao parecer dos sens, não muy difficil.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. 2.

IT. Tutto tempo ensegnando a potere loro.

Guittone d' Arezzo, Lett. 9.


15. SUR.

Cant a manjat, el lo forbis

A peira o A fust ronhos.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Quand il a mangé, il le fourbit sur une pierre ou sur du bois raboteux.

A sas sanhtas espatlas la levet... el portet, en la cros, 

A sas espatlas los nostres peccatz.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 15.

Il la plaça sur ses saintes épaules... il porta, en la croix, sur ses épaules tous les nôtres péchés.

ANC FR. à la terre entre deux eschames s' asiet.

Roman du Renart, t. II, p. 12.

CAT. So son paucas bossas que naisson á l' ausel.

Trad. catal. dels auz. cass.

ESP. Con unos quince á terra s firió.

Poema del Cid, v. 2029.

PORT. Contase de elephante o que traza torre ás costas.

F. de SA de MIRANDA, ecl. 8.

IT. L' appoggiaro ritto alle sponde...

Et abbatello morto alla terra.

Cento novelle antiche, nov. 92.


16. VERS.

Si m tira ves amor lo fres

Qu' A nulh' autra part no m' aten.

B. de Ventadour: Non es maravelha.

Tellement le frein me tire vers l' amour que je ne me porte vers nulle autre part.

ANC. FR. Et tant tirai que j' amené

Le fust à moi tout empené.

Roman de la Rose, v. 1722.

CAT. Al vici som moguts naturalment.

Ausias March: Volgra ser nat.

ESP. Alzaba Ananias á Dios ambas las manos.

V. de S. Domingo de Silos, cop. 555.

PORT. Mandou ao seu piloto que governasse ao porto de Combre.

J. F. de Andrada, V. de D. J. de Castro, l. I.

Olhando a todas as partes.

Moraes, Palmeirim, cap. XII, p. I.

IT. Gli occhi tenendo al cielo.

Guittone d' Arezzo, Lett. I.

A, placé devant des mots avec lesquels il présente un sens absolu, concourt à former des adverbes composés. En voici quelques exemples:

1. Avec un substantif.

C' A PENA vei la clara luz.

Folquet de Marseille: Senher Dieu.

Qu' à peine je vois la claire lumière.

A LA MIA FE, Amors,

Gran peccat avetz de me.

Gavaudan de Vieux: A la mia fe.

Par ma foi, Amour, vous avez grand péché envers moi.

2. Avec un adjectif ou un participe employé substantivement.

Non amarai autra mas vos

Ni A PRESENT ni A RESCOS.

Un troubadour anonyme: Seinor vos.

Je n' aimerai autre excepté vous ni à découvert ni en cachette.

Qu' ieu fui AL PRIM destrier

Et apres palafres.

Raimond de Miraval: Ben aia.

Que je fus au commencement destrier et après palefroi.

A est employé quelquefois dans une ellipse où le verbe dont il exprime

l' action est sous-entendu.

AD armas! seinor.

Roman de Jaufre, fol. 112.

Aux armes! seigneurs.

Le verbe sous-entendu est corretz, courez.

Il exprime quelquefois le rapport d'un substantif à un autre:

E non ai dreg AL fieu qu' ieu ai.

Pierre Rogiers: Tant ai.

Et je n' ai pas droit au fief que je possède.

Celui d'un substantif à un verbe:

M' es obs un novel chant A faire.

Arnaud P. d' Agange: Quan lo temps,

Il m' est besoin de faire un nouveau chant.

Celui d'un adjectif à un verbe:

Que anc mais no fo leus A enamorar.

G. Faidit: Mon cor e mi.

Que jamais il ne fut facile à rendre amoureux.

Autre dol ai que m'es greus A durar.

Aimeri de Peguilain: Anc no.

J'ai une autre douleur qui m' est pénible à supporter.

Et enfin celui d'un verbe à un autre verbe:

C' al jorn c'om nai, comensa A morir.

G. Faidit: Cascus hom deu.

Qu' au jour qu'on naît, on commence à mourir.

En chantan m' aven A membrar

So qu'ieu cug chantan oblidar.

Folquet de Marseille: En chantan.

En chantant il m' arrive de rappeler ce que je crois oublier en chantant.

A, placé entre deux verbes, dont le dernier est au présent de l' infinitif, signifie quelquefois de quoi, le moyen de.

E trobes om A comprar et A vendre.

Pistoleta: Ar agues ieu:

Et qu'on trouvât de quoi acheter et de quoi vendre.

Ja non er qu' ilh don' A manjar.

Garin d' Apchier: Mos cominals.

Jamais ne sera qui lui donne de quoi manger.

A forme, à la suite de divers mots, des prépositions composées.

Mas pauc sent los mals

QUANT A Damieta.

Tomiers: De chantar.

Mais il sent peu les maux quant à Damiette.

Il se joint même explétivement a d' autres prépositions.

TRO A kalenda maia.

T.  d' Ebles et de Gui d' Uisel: Gui d' Uisel.

Jusques aux calendes de mai.

Dels maiors mov tota la malvestatz,

E pois apres, de gra en gra, dissen

TRO ALS menors.

Sordel: Qui be s membra.

Des plus grands part toute la méchanceté, et puis après elle descend, de degré en degré, jusqu'aux plus petits.

A, devant un adverbe de quantité, gouverne parfois cet adverbe employé

substantivement.

A MEINS me tenh que Juzieus.

P. Vidal: De chantar.

Me tient à moins que Juif.

Car AL PLUS qu'il pot m' enansa.

B. de Ventadour: Tuit selhs que.

Car elle me rehausse au plus qu'elle peut.

Il sert aussi à former des adverbes composés.

QU' A TOT LO MEINS m' er l' atendres honors.

Aimeri de Sarlat: Fis e leials.

Qu' à tout le moins l' attendre me sera honneur.

A sert à désigner le régime indirect des substantifs personnels, démonstratifs et relatifs: ME, MI, TU, TE, TI, NOS, VOS, EL, LI, LUR, CUI, LOQUAL, etc.; mais il est souvent sous-entendu. Voyez ces divers mots.

Après le verbe AVER il sert à exprimer l' idée d'une action à faire, d'un

projet à exécuter, d'un devoir à remplir, etc.

Pus sap qu' ab lieys AI A guerir.

Le Comte de Poitiers: Mout jauzens.

Puisque je sais que j'ai à guérir avec elle.

Voyez AVER.

Parfois, avec cette préposition, le verbe AVER exprime le sens précis de

tenir à, regarder comme.

Si 'l monz fondes a meravilla gran,

Non l' AURIA A descovinenza.

B. Zorgi: Si 'l monz.

Si le monde s' écroulait par grande merveille, je ne le tiendrais pas à inconvenance.

A, placé après le verbe ESSER, aide à former diverses locutions.

Avec un substantif:

E dis: Baros, A DIEU SIATZ,

Que per vos mi son trop tardatz,

Et aras n'i puesc plus estar.

Roman de Jaufre, fol. 24.

Et dit: Barons, à Dieu soyez, car je me suis trop retardé pour vous,

et maintenant je n'y puis plus rester.

A DIEU SIATZ correspond au latin DOMINUS VOBISCUM, Dieu soit avec vous. (N. E. Cat. A Deu siau; siatz : tz segunda persona: au)

ANC FR. à Dieu soyez, je m' en revois.

Nouv. rec. de fabl. et cont. anc., t. II, p. 349.

Par ellipse on a dit: A DIEU. (N. E. Cat. A Deu, adeu, elipse siau)

Qu'ie us dis: A DIEU, doussa amia.

B. Zorgi: Mout fai.

(N. E. Cat. actual: Què jo us dic: Adeu, dolça amiga.) 

Que je vous dis: à Dieu, douce amie.

Enfin la langue française en a composé le substantif adieu, adieux.

Avec un verbe:

Belh' e plazens, si que non ES A DIRE

Negus bos ayps qu'on puesc' en domn' eslire.

Pons de Capdueil: Tant m'a donat.

Belle et agréable, tellement que ne manque aucune bonne qualité qu'on puisse distinguer en une dame.

Voyez DIRE.

En général, après le verbe ESSER, A exprime l' idée d'une action qui reste à faire, qu'il convient de faire.

Leu chansoneta m' ER A far,

Pus n'ai man de ma doss' amia.

G. de Montagnagout: Leu chansoneta.

Il me sera à faire une légère chansonnette, puisque j' en ai ordre de ma douce amie.

A placé absolument au-devant du présent de l'infinitif, répond quelquefois au gérondif en DO de la langue latine.

AL COMENSAR jogua majestrilmen. (mayestrilmen)

Aimeri de Peguilain: Atressi m pren.

En commençant il joue savamment.

Souvent le présent de l'infinitif et le participe présent sont employés substantivement.

Que filha, c'an de comayre,

Fan lur nepta AL MARIDAR.

B. Carbonel: Tans ricx.

Que la fille, qu'ils ont d'une commère, ils la font leur nièce au marier.

AL PAREISSEN de las flors.

P. RogiersAl pareissen.

Au paraissant des fleurs.

A était employé aussi comme interjection.

A! Proensal, vos devetz tug plorar

L' onrat senhor del Baus.

Paulet de Marseille: Razos non es.

Ah! Provençaux, vous devez tous pleurer l' honoré seigneur de Baux.

A! com m' an mort fals amador truan!

B. de Ventadour: Quan la fuelha.

Hélas! comme les faux amoureux perfides m' ont tué!

// Index:

lexique roman - ab

lexique roman - ac

lexique roman - ad

lexique roman - ae - af

lexique roman - ag

lexique roman - ai

lexique roman - al

lexique roman - am

lexique roman - an

lexique roman - ap

lexique roman - aq - ar

lexique roman - as

lexique roman - at

lexique roman - au

lexique roman - av

lexique roman - ay

lexique roman - az

lexique roman - b

lexique roman - be

lexique roman biais bizon





















lunes, 25 de octubre de 2021

V. APRENSIONES Y CASUALIDADES.

V.

APRENSIONES Y CASUALIDADES. 

Tres veces el astro de la noche ocultara del todo su prestado resplandor a los habitantes de la tierra: tres veces apareciera de nuevo como una pincelada amarilla echada por distracción en la tela azul del inmenso espacio: tres veces, como ejemplo de la inconstancia humana, repitiera la periódica variación de sus fases; y ni la alteración más leve había padecido todavía en su luminoso disco la hermosa luna de miel de dos jóvenes esposos, quienes, al contemplarla en su plenitud seductora, ni temían lejano, ni creían posible el menor decrecimiento; Unidos por el amor, de amor vivían, retirados en una solitaria quinta, cual si tuvieran escrúpulo de lastimar los ojos de la envidia con el espectáculo de su felicidad y de su recíproca ternura. Nada menos dramático que sus conversaciones: semejantes a la poesía hebraica, en ellas alternaban las palabras, pero repetíanse las ideas, como si cualquiera de ellos fuese un eco 

mental de su interlocutor. Juntos siempre los dos, ora estuviesen entretenidos en casa, ora cultivasen un pequeño cercado, que llevaba el título inmerecido de jardín, o ya saliesen a dar largos paseos por los frondosos alrededores, pudiera decirse de cualquiera de ellos, que era la sombra de su consorte. 

A pesar de todo esto por dos o tres veces había ya sucedido que el esposo partiera solo hacia la ciudad, sin dar explicaciones satisfactorias de los motivos que allá le conducían. Achacábalo de una manera vaga a negocios de importancia, lo que era abrir un campo inmenso a conjeturas y recelos; parecía empero que el tierno abrazo de despedida encerraba la mágica virtud de impedir que brotasen tan malas yerbas en el corazón de la recién casada, inexperto y sencillo como el de una virgen. Así la separación material de algunas horas, breve paréntesis de su felicidad, no producía en ella más desazón que la de una ligera impaciencia, deseando que el día acelerase su carrera, a fin de gozar en el siguiente el nuevo abrazo con que solemnizaba siempre su regreso el cariñoso marido. 

Hacía más de veinte años que el padre de este había comprado la retirada quinta, en que la dichosa pareja vivía alimentándose aún del pan de la boda, como los antiguos dioses de néctar y ambrosía. La ambición y el gusto de ser 

propietario le habían costado un pleito, y tuvo que pasar a Madrid para sostenerlo. Hallábase cierto día en uno de los cafés de la corte, cuando entrando un caballero y dirigiéndose hacia él, exclamó: Señor de Ribalta!, y al mismo tiempo que nuestro novel propietario se inclinaba para saludarle, otro personaje, sentado a la mesa contigua, tendía la mano al recién venido. 

- Con qué también V. es Ribalta? díjole nuestro hombre, tratando de cubrir con una benévola sonrisa la confusión que le acarreó su precipitada cortesía. 

- Eugenio Ribalta y Soler, para servir a V.  

- Y Eugenio también? Qué diantre! V. es un tocayo superlativo. Tres veces homónimo de mi chiquillo. 

- Ah! con que tiene V. un chiquillo? Pues señor, no puedo decir yo otro tanto. Parece que a mi mujer no le ha valido el ser tocaya de la madre de Samuel

Y cuando uno empieza a tener los cabellos grises... pero en fin, que le haremos? Ya que la suerte me ha favorecido, dándome noticias de esta segunda o tercera edición de mi fé de bautismo, no puedo menos de ofrecerme a la disposición de V. Agente de negocios: calle de... 

- Providencia divina! Si he venido aquí para un pleito! 

De esta forma entablaron relaciones amistosas los dos Eugenios Ribalta. Nuestro litigante, más feliz que Teseo, había encontrado a la vez un Piritoo, un hilo de oro para salir del laberinto curial, y casi diríamos una Ariadna en la tocaya de la madre de Samuel. Pero en Dios y en conciencia que no pasó de mero tertuliano, y al regresar a su patria, con un fallo definitivo que le aseguraba el tranquilo posesorio de la finca disputada, merced a su derecho y a los buenos oficios de su sagaz consejero, conservó siempre buenos recuerdos de aquella familia, y algunas cartas de tarde en tarde echadas al correo, parecían marcar las olimpiadas de su casual y dichoso conocimiento. Ignorábalo completamente el hijo, a quien pudiéramos llamar Eugenio tercero, así es que no cuidó de participar al agente de negocios la defunción de su padre, ocurrida dos años antes de verificar su matrimonio. 

La quinta que habitaban Eugenio y su apasionada compañera está situada en la falda de una de esas desiguales y escabrosas montañas, que extendiéndose al occidente de nuestra isla, se elevan como un triple valladar opuesto a las olas que vienen del continente español. Una mula con su correspondiente aparejo estaba arrendada a un anillo de hierro puesto a la puerta exterior: Eugenio con botines de cuero, sombrero de palma y una delgada vara de acebuche en la mano la desataba tranquilamente. 

- Y no te parece que hoy partes demasiado tarde para ir a la ciudad? 

- En verdad que ese diablo de hortelano me ha enredado más tiempo del que convenía; pero con poco más de tres horas estaré allá si Dios quiere. 

- Dentro de poco se habrá puesto el sol, y tú no estás acostumbrado a viajar de noche. 

- Eso no le hace. Piensas que he de tener miedo? 

- Si aguardases a mañana? 

- Mira Adelita, estamos a catorce de octubre, pasado mañana son tus días, y es preciso, de toda precisión, que antes haya dado vado a esos negocios que traigo entre manos. 

- Estos negocios... repitió lentamente Adela. 

- Vaya, adiós, adiós. Pero sabes, Adelita, que siento un dolor en mi mejilla izquierda. 

- Y eso? 

- Es que está quejosa de ti porque no me has dado más que un beso en la derecha. 

- Ah! dijo Adela, y se abalanzaba a cumplir el deseo de su esposo; mas de repente se encendió su rostro, brotaron lágrimas de sus ojos, retrocedió un paso, volvió las espaldas, y echó a correr y a ocultarse por la puerta de la quinta. Eugenio sorprendido quería seguirla, pero creyendo que no era aquello más que una explosión de nimios temores y efímero sentimiento, y viendo además que se hacía muy tarde, montó en la mula y tomó el camino hacia la ciudad. 

Aún no había andado trescientos pasos cuando se detuvo en un altillo desde el cual se descubrían las ventanas de la quinta. Solía aquí volverse y agitar su pañuelo respondiendo a iguales demostraciones de parte de su Adela; pero esta 

vez las ventanas no presentaban más que su negro vacío. Tentaciones tuvo de desandar su camino, pero al fin se decidió a continuarlo. Si estará llorando? decía entre sí. Habrá niñería! Pero, por qué llora? 

Por qué! Difícilmente lo hubiera adivinado. Adela confiada por naturaleza no podía abrigar recelos contra su esposo: segura de la ingenuidad de sus palabras no comprendía los pretextos: ardiente en sus afectos no sospechaba la tibieza. Creía a todos los corazones elevados a la misma temperatura. A lo menos al de su Eugenio le creía tan igual al suyo en sentimientos como en pulsaciones. El matrimonio, así como había santificado, había también embellecido las ilusiones del amor, ¿y podía soñar siquiera que la constancia les concediese tan sólo un plazo menor de tres meses? 

Pero aquellos negocios de los cuales se le callaba el origen y los pormenores... aquellas excursiones cuyos resultados ignoraba... ¿sería acaso que en este secreto tan obstinadamente guardado se envolviese un misterio de iniquidad? Sería que otra mujer...? Esta idea la había asaltado de improviso: había penetrado en su mente rápida y mortal como el cuchillo de un asesino que acomete por la espalda. Adela se avergonzó de haberla concebido, pero su sonrojo no mitigaba ni el dolor ni el frío horrible de aquella súbita puñalada. Huyó de su esposo, como hubiera querido huir de sí misma para libertarse del fatal espectro que involuntariamente había evocado. 

parecía que iba a sentarse en la pelada cima de Galatzó


Entretanto el sol seguía en su majestuoso descenso: parecía que iba a sentarse en la pelada cima de Galatzó, a guisa de viajero cansado que gusta de dar la última ojeada al país que abandona. Sus rayos tibios como los de la luna no molestaban con su calor ni con su claridad deslumbradora: las sombras se extendían a los pies de los árboles como si quisieran huir del abrigo de sus copas, y los vientos parecía que estaban aprisionados en sus cavernas. Eugenio atravesaba un frondoso valle, silbando maquinalmente una canción favorita; en su cabeza empero se revolvían diversos pensamientos, y para darlos a conocer al lector es preciso valernos de monólogos, echando a perder la mayor parte del efecto que hubieran producido si se pudiesen traducir con toda su rapidez y vehemencia, su falta de ilación y su vaguedad misteriosa. 

"Yo no sé por qué razón ha de llorar hoy, cuando siempre la he dejado tan risueña y tan contenta. A bien que se verificará lo del Evangelio: Y vuestra tristeza se convertirá en gozo. 

Qué magnífico efecto harán aquellas preciosas amatistas sobre su cuello tan blanco... tan blanco! 

Adelita es un copo de nieve... con un corazón de oro y un alma de ángel. 

Es mucho lo que me quiere. Somos recíprocamente ídolo y sacerdote. 

Y dicen que en la tierra no se puede encontrar la felicidad? Los escritores ascéticos como que hayan padecido siempre de hipocondría. Exageran mucho. Si los viciosos no pueden ser felices, tanto peor para ellos. Para ser buenos no es menester desollarse a disciplinazos

Oh! Dios mío, que pródigo de bondades habéis sido para conmigo! Cuánto merecéis que yo os ame! 

Los sabios se han calentado la cabeza buscando el sitio del paraíso terrenal; yo que soy un lego en la materia les diría: Ahí, detrás de esas montañas. 

Si no es el paraíso de Adán, es el mío. Es un Edén algo escabroso, pero es un Edén. 

Qué me falta a mí para ser completamente feliz? Nada. Tengo el corazón lleno hasta los bordes como una copa de vino generoso. 

Pero un golpe dado por inadvertencia puede romper el cristal, y derramarse el licor en medio del banquete! Ah! sí, algo me falta: la seguridad y la duración de la dicha que poseo. 

Si estuviese seguro de vivir veinte años de la vida que ahora disfruto... Esto sería una eternidad de gloria. Una eternidad?... Un relámpago. Veinte años pasarían como han pasado esos tres meses. 

Muy corta es la vida del hombre. ¿Qué le costaba a Dios hacerla durar tres o cuatro siglos? Si me diesen a escoger, y me preguntasen ¿quieres ser Alejandro Magno, o Virgilio, o Napoleón, o Rothschild! yo contestaría: Matusalén... pero Adela habría de vivir tanto como yo. Sin esta condición... Qué, sin esta condición...?

Ay, Dios mío, quién de los dos morirá primero? Si es ella, qué horrible soledad! y si me sobrevive, me llorará mucho? Me llorará como estaba llorando ahora? Mas, por qué habrá prorrumpido en llanto? A qué viene ese lloro tan  intempestivo? Será que su corazón le anuncie algún pesar, que presienta algún infortunio?

Y qué habrá de verdad en esto de presentimientos? Cómo pueden los filósofos explicarlo? Ni la inteligencia de un suceso impensado, ni la previsión de uno posible bastan para formular un sistema. Y por qué el corazón ha de anunciar solamente las desgracias? Por qué ha de ser solamente un ave de mal agüero? 

Supongamos que ha de darme un accidente cualquiera: ¿Cómo puede impresionar el alma de Adela un hecho todavía no existente? Cómo es posible que el efecto preceda a la causa? Verdad es que Dios nos ha rodeado de tantos misterios tangibles, sin duda para que creamos en otros que están más fuera de nuestro alcance... 

He dicho: supongamos. Y quién sabe si en realidad ha de sucederme una desgracia? Lo cierto es que Adela llora, que llora hoy y no había llorado otras veces. Si esto es un presentimiento, ¿cuál debe ser la desgracia que ha de ocurrirme? Si no lo es... de seguro que estoy tan triste como si lo fuese." 

Al volver un recodo de la fragosa cuesta que a manera de banda terciada sube un escarpado cerro para continuarse descendiendo en la vertiente opuesta, dos o tres cuervos pasaron volando por cima de la cabeza de Eugenio. Su graznido desagradable a los oídos, produjo en su pecho una impresión mal definible, pero de fijo nada halagüeña. 

"En verdad, seguía diciendo, o por mejor decir pensando, en verdad que razón tenía aquel religioso, aplicando a los pecadores el nombre de cuervos

Crás, crás. Siempre mañana. 

Mas, por qué los pecadores solos? No vivimos todos con esta idea fija? 

No somos todos una especie de cuervos? Yo también digo: crás. Yo también cuento con un placer dulcísimo para el día de mañana. 

Pero si es un cuervo el que me anuncia este día, ¿qué puedo esperar de bueno? Mensajeros de malas nuevas, por qué no las traéis siquiera bien expresadas? 

En todos tiempos se ha creído en agüeros. Quién debió de inventar esta creencia? Sería posible que un pueblo tan culto como el griego, que uno tan inteligente como el romano, se dejase engañar por media docena de impostores

Los apóstoles de la civilización declamarán cuanto quieran; pero ¿son capaces de explicar todos los arcanos de la naturaleza? Si el llanto de Adela fuese un presentimiento...? Si el graznido de los cuervos fuese un agüero...? 

Un agüero? Y de qué? crás, crás. Este chillido me hiela el corazón."

(Recuerden el poema de Edgar Allan Poe, de esta misma época, the raven

En esto había subido ya el áspero repecho: hallábase en la parte superior de la montaña y apeóse de la mula para bajarla con menos riesgo o con mayor descanso. El largo y profundo valle que descubría estaba todo cubierto de sombra, el ramaje de los pinos en las vertientes laterales era ya de un verdinegro muy subido: las copas de los olivos que alfombraban la hondonada, inmóviles y uniformes producían un melancólico aspecto; solamente a lo lejos, allá en las últimas crestas de enfrente veíanse algunas manchas iluminadas de una manera pálida y sin brillo. Una ancha nube asomándose por la derecha cubría un buen pedazo de cielo: en su parte más densa presentaba un color de ceniza mojada, sus bordes unos eran blanquecinos y otros débilmente amoratados. Algunas nubecillas, como jirones desprendidos de aquel manto, flotaban indecisas por el resto del hemisferio. Eugenio a fin de acortar un poco su camino, en vez de seguir la empedrada cuesta, tomó una vereda mal abierta sobre rocas y entre espesos matorrales. Mas antes de emprenderla volvióse para mirar el sol, y precisamente en aquel instante desaparecía su disco. 

“Oh! cuán triste ha de ser para un moribundo que conserva sus sentidos ver la puesta del sol, y pensar interiormente, para mí no se levantará mañana! Y para cuántos, seguía pensando, no saldrá el sol mañana sin que estén moribundos hoy? Oh mañana! esfinge de la cual todos se creen Edipos, y de la cual todos vienen a quedar devorados!" 

La aspereza del terreno, que bajando siempre forma altos y desiguales escalones de puntiagudos riscos, o presenta la superficie inclinada y lisa de anchas rocas, le obligaba más bien a dar saltos que a sostener un paso igual y acompasado. Otras veces no había hecho el menor alto en la incomodidad del camino, bien que no lo pasara nunca en hora tan avanzada del día. La semi- oscuridad y el aspecto salvaje de la naturaleza, el silencio del desierto y la molestia física sobreviniendo a las ideas tristes que se habían infiltrado en su pensamiento, despertaron en él una especie de irritación nerviosa. 

"Vaya una diversión, ir trompicando por esas piedras! Y la noche que se me viene encima! Pues bueno sería que me perdiese por estos andurriales sin oír otra cosa que crás, crás por toda palabra de consuelo! 

Y Adelita? yo no debía dejarla hoy. Me he mostrado duro, indiferente con ella. He sido un bárbaro. Maldito el hortelano que me ha entretenido con su charla sempiterna: maldito sea el diamantista que hace quince días podía tener listo mi encargo. No sé qué daría por verme ya en la ciudad." 

Y luego como para disipar su mal humor buscó un pensamiento cualquiera, y se entretuvo en desenvolver y anatomizar, por decirlo así, la primera idea que le había ocurrido. 

"Y si ahora yo resbalase... pensó. Una cosa tan fácil! Si ahora cayese y me rompiese una pierna? La mula se escaparía, y yo aquí, solo, herido, desamparado. ¿Quién es el valiente que en tal situación no llorase? Muchos blasfemarían sin duda; pero de seguro que empaparían de lágrimas sus blasfemias. Bien puede uno decir: llueve males, o Júpiter! cuando está rodeado de admiradores; pero solo, enteramente solo, en medio del desierto, esto ya es otra cosa. Yo probaría a levantarme y no podría: tendría que ir arrastrando y a cada paso las puntas del hueso roto me entrarían en la carne, y en una hora no andaría quince varas. No, lo mejor sería acurrucarme aquí, y esperar a que mañana oyese mis gritos algún pasajero. Qué noche tan larga! tan horrorosamente larga! Qué frío tan intenso padecería! De seguro que entonces daría toda mi hacienda por las dos zaleas del aparejo, una para acostarme y la otra para cubrirme. Pero no, no la diera. Preferiría un martirio tan atroz a dejar pobre a mi Adelita. Y yo me estaría aquí abandonado de todo el mundo, y mis amigos de la ciudad en el teatro, y los mozos de labranza junto a la llama del hogar, y ella durmiendo sobre mullidos colchones. Y si mañana me encontrasen transido de frío, helado, muerto, ella se desmayaría, me lloraría un mes, dos meses, tres meses; pero también el lloro cansa, y al fin vendría el consuelo, y quizás con el tiempo otro amor... ¡Oh dichas de este mundo, cuán falaces, cuan pequeñas, cuán efímeras sois!" 

Esta situación horrorosa se apoderó de su fantasía. Había querido jugar con esta idea como con un lobezno, y de repente se sintió mordido. Frecuentes escalofríos recorrían sus miembros, erizábanse los cabellos, y las piernas le flaqueaban. Montó otra vez en su cabalgadura, pero asimismo se veía andar a gatas, rozando el pecho sobre las piedras, arañándose el rostro con los abrojos de los zarzales, desollándose las manos, y dando un grito agudísimo a cada movimiento de la pierna herida. En valde trataba de ahuyentar estas imágenes: ellas volvían con la importunidad de las moscas, con la tenacidad de las avispas, con la ferocidad de las arañas. Y la luz del crepúsculo más y más palidecía, y el camino se prolongaba, y la mula andaba lentamente, y Eugenio no osaba arrearla por miedo de caerse. 

Lindan con el camino dos o tres trozos de pared derruída, restos de una pobre casa desde mucho tiempo abandonada: una porción de olivos plantados a hileras se extiende a su alrededor, la Riera circuye la falda del montecillo, y 

fuese por casualidad o por alguna causa desconocida, la mula se detuvo enfrente de sus ruinas. Eugenio la aguijaba con suavidad y recelo, tiraba de la rienda, y ella cabeceaba y no obedecía. Despertáronse entonces en la memoria del pobre joven recuerdos de tradiciones y consejas en que nunca había parado la atención. Trasgos y duendes hervían en su imaginación, de antemano tan cruelmente sobreexcitada: ruido de cadenas sonaba en sus oídos, fantasmas vestidos de blanco se deslizaban ante sus ojos, los árboles se habían convertido en procesión de frailes, y el rumor de las aguas en responsos de difuntos. Eugenio sudaba a mares y tiritaba de frío. 

Más adelante encontró dos niños que venían hacia él cargados de sendos haces de leña. Respiró Eugenio, pues iba a disfrutar un minuto de humana compañía en medio de aquella soledad para él tan espantosa. Hubiera dado de buena gana su bolsillo entero al que de ellos hubiese consentido en subir a las ancas y acompañarle hasta la ciudad. Y eran niños de seis a siete años. Para saborear aquella especie de ligerísimo consuelo se detuvo a preguntarles. 

- A dónde vais, niñitos? 

- A casa, con esta leña. 

- Está muy lejos? 

- Cerca de media hora. 

- Y no tenéis miedo de la oscuridad de la noche? 

- No señor. 

- Felices vosotros, dijo entre sí. De quién sois hijos? 

- No tenemos más que madre que está ciega

- Y de qué vivís? 

- Mendigamos por estos contornos. 

- Pobres niños! exclamó interiormente. Decidme, qué pájaro es el que ahora ha cantado?

- No lo habemos oído. 

- No habéis oído un pájaro que cantaba? 

- No señor. 

- Un pájaro que hacía así. Y se puso a remedar una especie de melancólico y prolongado silbo que poco antes había oído. 

- Esto es una lechuza

- Una lechuza, y no la habíais oído vosotros? 

- No señor. 

- Entonces habrá cantado solamente para mí. Y la vieja Margarita me dijo que había oído una lechuza la víspera de la muerte de mi padre. Oh Virgen santísima! Oh Madre de los Dolores! Oh Adela! tu presentimiento era cierto. 

Crás. 

Redobláronse entonces los sacudimientos nerviosos del infeliz mancebo: castañeteaban sus dientes, la calentura abrasaba sus venas, y un frío intenso congelaba sus extremidades. So corazón repetía aceleradamente las pulsaciones, como un reloj desconcertado, y la imaginación despótica reinaba sobre las demás facultades del alma. El desgraciado ya creía de todo corazón en presentimientos, en agüeros, en fantasmas. La lechuza era para él un mensajero de la muerte: y para él, solamente para él había resonado su fatídico acento. Eugenio invocaba a los santos, rezaba en alta voz, pero su memoria trastornaba y confundía las oraciones más usuales, las preces que había repetido cotidianamente desde su infancia. 

La noche había cerrado completamente. Ni una estrella brillaba en el firmamento. La sombra vespertina, cundiendo como una mancha inmensa, había encapotado el cielo todo; y la ciudad parecía haberse alejado diez leguas. Si el pintor griego pudo marcar los diversos grados del dolor en las fisonomías de los concurrentes al sacrificio de Ifigenia, tuvo que cubrir con un velo el rostro de su desdichado padre. El arte se confesó impotente para rivalizar así con la 

naturaleza. Así también aquí nos damos por vencidos confesándonos incapaces de trasladar al papel la prolongada agonía, la tortura moral del pobre Eugenio, desde que dejó súbitamente a los niños hasta que penetró en la ciudad, hasta que estuvo en su casa. 

Recibióle su nodriza, la vieja Margarita, quien parando los ojos en su palidez y desencajadas facciones prorrumpió: 

- Señor, qué tenéis? Qué novedad ha ocurrido? 

- Nada. Estoy bueno. Ve a buscar al padre Ignacio, dile que venga. Quiero confesarme. 

- Pero, estáis enfermo? qué ha sucedido? Y Adelita? 

- Obedece. Pero no, ve antes a casa del diamantista y dile que te entregue aquello. Pronto, pronto. 

- Voy. Encima del bufete encontraréis una carta del correo. 

- Carta para mí? no es posible. Yo no conozco a nadie fuera de la isla: yo no tengo correspondencias. 

Y al entrar en su gabinete vio una carta cuyo sobre decía: A D. Eugenio Ribalta, y volviéndola para abrirla reparó que estaba cerrada con oblea negra. Dióle el corazón un vuelco. De dónde, de dónde es esta carta? Y miraba y remiraba el sello del correo, y no descubría más que una ligera mancha aceitosa con unas pequeñas motas rojizas. Abrióla con el afán del que prefiere la certidumbre de una desgracia al martirio de la zozobra, y desdoblando un papel que contenía, lo primero que hirió su vista fue una calavera sobre dos huesos cruzados. Otro aviso del cielo! exclamó. Temblábale el pulso, y haciendo un esfuerzo, leyó casi deletreando: "La esposa y demás parientes de D. Eugenio Ribalta y Soler 
(Q. E. P. D.) suplican a V. que se sirva asistir a las exequias que han de celebrarse por su alma, en la iglesia de Santa Cruz..." Y no pudo proseguir. Sus ojos inmóviles se clavaron en las mayúsculas que trazaban su nombre. 

Eugenio Ribalta y Soler. Y lo leía y releía, y la exaltación de su fantasía y la fiebre que le devoraba se exacerbaron de un modo horrible. No pudiendo tenerse en pie cayó desfallecido sobre la cama. Este soy yo, decía. Yo mismo... Y yo he muerto. Dónde estoy ahora? Adela! ven aquí. Dame la mano, ponla sobre mi corazón... Tu collar de amatistas, con sus pendientes y brazalete... Todo igual, todo bonito! Oh qué sorpresa! Sí..., para el día de tu santo. 

No, no quiero morir. Adela, dame un beso... Un beso más. Cómo me duele todo el cuerpo! Qué ardor siento en la frente! Eugenio Ribalta y Soler. No: no soy yo. Yo me llamo... me llamo... Y pasábase la mano por la frente de una manera convulsiva.

En esto llegó la anciana y le dijo: Señor, aquí le traigo la cajita.

Estas palabras fueron una especie de calmante, pero activo e instantáneo: las ideas confusas que atravesaban la mente de Eugenio se esclarecieron un poco, la calentura perdió de su intensidad, las tinieblas abrieron paso a una ráfaga de luz efímera y amortecida. 

- Dame, dame, mañana es santa Adela; no sabe nada. He de sorprenderla... Oh!!! negras! negras! De luto..! viuda! 

Efectivamente al destapar la cajita había descubierto un collar y unos pendientes de azabache. Apretábalos el enfermo convulsivamente y repetía... Amatistas negras... negras como el cuervo. Crás, crás. Y Adela es ciega, y viuda, y busca leña... Y el sol? Dónde está el sol? 

- Señor! Qué es esto! Dios mío! exclamaba llorando la anciana Margarita. Eugenio! Eugenio mío! 

- He muerto, me he roto una pierna, tengo sangre... arre mula. Dame un beso, otro, sino, no te daré el collar... Amatistas finas, finas... no, tú eres viuda... 

He muerto... iglesia de Santa Cruz... 

Un hombre entró con una cosa en la mano, y dijo a la anciana. 

- Mirad, buena mujer, que os habéis equivocado: habéis tomado una cajita por otra. 

- Y esto ha muerto a mi pobre Eugenio: corred por Dios en busca de un médico: corred. 

Y la anciana mesándose los cabellos lloraba inclinada sobre el pecho del enfermo, quien cogiéndola por el cuello proseguía: Crás crás. No es verdad que me quieres mucho? Por eso te regalo el collar. Arre mula. Y no estás en la ventana? y lloras? Lloras porque eres viuda y te casarás con otro. Fuera de aquí esta lechuza. Decid que salga el sol. Yo quiero el sol. Sino no te daré el collar ni un abrazo, ni piedras negras... Yo tengo dos hijos muy hermosos, muy rubios, y vienen en las ancas... arre mula... y ya no buscan leña... pero tendrán collares finos... pero tú... tú eres viuda... Adela, Adela un beso... 

Así continuaba en su delirio repitiendo palabras incoherentes, pero siempre alusivas a los pormenores de su fatal jornada, a su tierna y acendrada pasión, a los azares que podían considerarse como agüeros de su muerte. Llegó el médico, le examinó largo rato con ademán meditabundo, luego arqueó las cejas, y volviendo el rostro con voz reposada y monótona exclamó: 

Congestión cerebral fulminante. Que llamen corriendo la santa Unción. Dentro de ocho minutos habrá muerto.